Maltraitance psychologique, résilience et communication

Recherches et Interventions

 


Adressé aux professionnel(le)s de l'enfance, ce site souhaite mettre progressivement à disposition des ressources et des réflexions sur la maltraitance et sur la résilience toutes les fois que le langage et la communication sont impliqués. Les recherches et les interventions reposent à partir d'exemples sur la définition de la maltraitance communicationnelle et la résilience verbale.

Mise à jour de la page: 15 septembre 2007


Michelle Van Hooland  Michelle Van Hooland,
Formatrice en Formation Continue et initiale auprès des personnels soignants et Travailleurs sociaux,  ex Attachée de Recherche à l'Institut Régional du Travail Social de Haute Normandie (Canteleu-76)

Chercheure associée à l'Université de Rennes 2 / Université Européenne de Bretagne,  psychosociolinguiste , conférencière , auteure d’articles et d’ouvrages, notamment:

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Définition de la maltraitance communicationnelle

(extrait de VAN HOOLAND M. , 2006, Maltraitance communicationnelle. L'histoire communicationnelle dans les récits d'enfance maltraitée. L'Harmattan, pp 7-8).

La maltraitance communicationnelle est une des formes visibles de la maltraitance psychologique ; à ce titre, elle existe seule ou se trouve associée aux autres formes de maltraitance (maltraitance physique, négligence et abus sexuel). Elle se définit à travers : 1. la nature de l’acte langagier, sa fréquence, sa durée, 2. la nature de la relation que l’usage du langage définit, 3. la nature du cadre spatio-temporel déterminant l’usage du langage, 4. le niveau de développement du langage de l’enfant et son âge c’est-à-dire l’interprétation qu’il fait du message maltraitant et la capacité à s’en protéger. La nature de l’acte langagier est aussi définie selon qu’il s’agit du langage objet d’apprentissage -la langue- ou du langage moyen d’apprentissage, construction de soi, de son identité, de son rapport au monde et aux autres. Dit autrement, la communication verbale constitue un mauvais traitement lorsqu’elle engendre pour l’enfant maltraité, et l’adulte ex-enfant maltraité, une souffrance, des conséquences sur l’estime de soi, le bien-être physique, moral et/ou social, la socialisation langagière comprenant les compétences communicationnelles et relationnelles, et donc des conséquences sur son statut de locuteur énonciateur à court et moyen termes. En effet, parmi les conséquences à étudier, il y a celles renvoyant aux traces (ou à la conservation) de son adaptation à une communication stressante, de sa lutte pour maintenir, construire un statut de locuteur.

La maltraitance communicationnelle est, dans cet ouvrage, abordée du point de vue du ressenti, du vécu d’adultes ex-enfants maltraités. Abordée d’un point de vue subjectif à partir de récits d’enfance maltraitée, elle est envisagée sous l’angle de l’histoire communicationnelle. L’histoire communicationnelle dans les récits d’enfance maltraitée, c’est l’histoire de l’appropriation et du dépassement par l’enfant maltraité d’un fonctionnement communicationnel maltraitant ; l’appropriation et le dépassement correspondent à la manière d’interpréter ce fonctionnement et de se protéger, ils définissent les conduites de communication de l’enfant maltraité. Le concept d’histoire communicationnelle ainsi définie permet à la fois d’objectiver des critères et de saisir l’interprétation par l’enfant du message maltraitant, la manière de se protéger car deux modalités corrélées apparaissent : le fonctionnement communicationnel maltraitant et les conduites de communication de l’enfant maltraité.

En ce qui concerne le fonctionnement communicationnel maltraitant, autrement appelé communication verbale maltraitante, il est analysé selon trois niveaux : 1. la situation de la communication, 2. l’organisation structurale de la communication et 3. la construction de la relation interpersonnelle via l’échange verbal.

Le niveau de la situation de la communication concerne les conditions spatiales, temporelles et matérielles de la communication. Il s’agit de considérer le sens que l’adulte accorde à l’espace, au temps, et spécifiquement, et donc leur utilisation par l’enfant et leur organisation pour ce même enfant car le contexte situationnel constitue un cadre culturel, celui de l’adulte maltraitant, qui fixe entre l’adulte et l’enfant maltraité les rapports de places, prédétermine les échanges possibles et leur impose leurs spécificités.

Le niveau de l’organisation structurale de la communication verbale. Qui parle ? A qui ? Comment ? Répondre à ces questions permet de comprendre la place accordée à l’enfant dans le langage : parole, langue dignes d’être entendues ? Ce niveau permet aussi de saisir la place et la nature du langage dans les interactions entre l’adulte maltraitant et l’enfant : qu’est-ce qui déclenche la maltraitance ? Le dire, le faire et l’être du côté de l’enfant ? Quel est le type d’échange entre l’adulte maltraitant et l’enfant maltraité qui caractérise la communication ? Un dialogue ? Une conversation ?

Le niveau de la construction de la relation interpersonnelle via l’échange verbal. Il correspond à la construction de la relation via les termes utilisés notamment l’usage ou non du prénom ou encore l’usage répété d’insultes par l’adulte maltraitant.

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Approche psychosociolinguistique de la résilience en situation de maltraitance. Présentation.

(extrait de VAN HOOLAND M. (2004): « Actions de formation dans le travail social: des pratiques langagières à la parole authentique », in LEGLISE I. (Dir.), Pratiques, langues et discours dans le travail social, Paris : L’Harmattan.)

D’un point de vue psycho-sociolinguistique , la résilience correspond au fait que l’enfant peut interpréter le système d’interaction de la maltraitance comme un système d’interaction pouvant provoquer une interprétation douloureuse de la réalité  grâce à l’existence d’une parole énoncée par un tuteur ayant valeur d’acte de langage, acte qui s’oppose aux actes de langage maltraitants. La parole des tuteurs comporte un intérêt théorique et méthodologique : elle est positive parce qu’elle transmet un écart social, affectif et culturel objectif . Elle est la manifestation d’un système d’habitus, de normes, d’être au monde différents. La complémentarité dialectique du social et du psychique permet de faire non uniquement un travail de deuil mais plus encore, un travail de dé-liaison, de désincorporation du système d’habitus du parent maltraitant.

Ce sont les façons de dire et de faire qui permettent de résister et de construire. Pour comprendre en quoi les façons de dire peuvent être positives, leur analyse  se fait en lien avec celle des façons de dire (les paroles) dans la maltraitance en tant qu’elles manifestent le rejet, le terrorisme, le dénigrement. La parole positive et la parole dans la maltraitance peuvent se définir comme des actes de langage à ceci près qu’elles ont un fonctionnement différent : cette différence permet l’acquisition d’un statut de locuteur dans la situation non maltraitante qui  permet, dans la situation de maltraitance, 1, de résister quand ce statut est bafoué et 2, de le construire peu à peu.

Les professionnels du travail social doivent comprendre que l’usage des actes de langage construit la relation interpersonnelle selon des conventions sociales. C’est en contexte interlocutif que l’enfant acquiert, en règle générale, une compétence. A l’école, dans la famille, c’est l’effet produit, donc le perlocutoire, qui permet à l’enfant d’ajuster ses propres actes de langage : il comprend ce qu’il peut dire, comment il peut le dire (...). Ceci est possible parce que l’adulte s’enquiert du développement de l’enfant : il lui parle dans des formats d’interaction (...) et à partir de zone proximale de développement (...). Il lui parle en tenant compte de ses capacités physiques et cognitives. En effet, l’acte de langage illocutoire tel que ferme la porte est constitué d’une force illocutoire et d’un contenu propositionnel. Concernant la force illocutoire de l’acte et compte tenu de la place sociale du locuteur dans le contexte situationnel, pour que l’interaction fonctionne, il se demande ce qu’il peut demander à l’interlocuteur de faire et comment il peut le lui demander. Est-ce que je peux lui demander de fermer la porte, comment vais-je le lui demander : ferme la porte s’il te plaît, pourrais-tu fermer la porte, est-ce que cela te dérangerait de fermer la porte ? Concernant le contenu propositionnel et compte tenu de ce qu’il pense des possibilités de compréhension de son interlocuteur, il se demande quel terme, quelle forme grammaticale choisir, de telle sorte que le contenu auquel s’applique la force soit accessible au partenaire. Est-ce qu’il va dire : la lourde ! ?

Les professionnels doivent comprendre le fonctionnement des actes de langage dans la maltraitance psychologique : l’échange ne repose que sur des actes de langage à ceci près que seul l’adulte a le droit d’en énoncer et qu’il ne se met pas au niveau de l’enfant, ce dernier doit faire un exercice discursif, interprétatif important, pour comprendre ce que l’autre dit parce que le vocabulaire, la forme de la question ou l’ordre ne sont pas à sa portée, dépassant ses capacités cognitives et/ou physiques. L’enfant est placé dans une totale insécurité communicationnelle rencontrant l’injonction paradoxale, l’illusion négative ou la mystification. Les actes de langage sont maltraitants parce qu’il n’y a pas de négociation possible, l’enfant n’a pas la possibilité de demander une reformulation, il ne doit pas surinterpréter, sous-interpréter ou faire une interprétation erronée, répondre n’importe comment. En bref, ce qui est maltraitant, c’est le fait qu’il doit disposer de capacités d’inférences et d’informations d’arrière-plan à la fois linguistiques et non linguistiques.

L’enfant peut, pour résister et construire, développer une compétence de communication dans cette situation, puis suivant ce qui est atteint en terme de socialisation chercher à en développer une . Un ensemble d’éléments intervient. Tout d’abord, l’enfant rencontre la situation de maltraitance à l’âge de quatre ans. Non seulement, il a pu vivre des interactions précoces favorables pour son développement mais en plus, les partenaires de ces interactions précoces sont les tuteurs avec lesquels il communique pendant la période de maltraitance. Ensuite, la maltraitance a lieu au moment où il est déjà entré dans le langage, où il en a les bases. Ceci est à mettre en lien avec l’idée de Bruner selon laquelle l’acquisition du langage se fait par les actes de langage ; en effet, il arrive avec des outils pour comprendre le fonctionnement langagier de la situation de communication de la maltraitance, en revanche il n’a pas d’histoire conversationnelle sur ce type d’interaction. Mais, et c’est le dernier élément, alors que les interactions avec les tuteurs se font dans des formats d’interaction qui évoluent, les interactions avec le maltraitant se font dans des formats qui n’évoluent pas. Même s’il est incontestable que la répétition de l’acte maltraitant peut avoir un effet délétère, il est possible de considérer autrement cette répétition. Elle peut constituer une opportunité pour l’enfant au sens où le fonctionnement interactif dans la maltraitance psychologique est le même pendant dix ans. Ainsi, et si à un moment ce fonctionnement peut dépasser les capacités cognitives, il peut à un autre les rencontrer. L’enfant peut avoir les capacités psychologiques, par la présence de figures d’attachement, pour les supporter et métacommuniquer.

Compte tenu de ces éléments, l’enfant résiste dans et par le langage : par le travail sur l’illocutoire et le perlocutoire. Parce que la fratrie pleure, parce que les tuteurs réagissent par des paroles désapprouvant celles du maltraitant, il comprend que ce qu’il vit n’est pas normal. Ainsi, en s’interrogeant sur l’effet produit, il dissocie le perlocutoire de l’illocutoire. Il est alors capable d’adapter ses actes et de se concentrer non plus sur la souffrance produite, mais sur le message du parent, c’est-à-dire sur l’illocutoire. Parce qu’il analyse des séquences telles que celle où l’adulte maltraitant dit la porte ! et que, à la suite de son action de la fermer, l’adulte lui rétorque espèce d’abruti ! je t’ai dit de la laisser ouverte, il comprend les conventions sociales par l’analyse de l’enchaînement illocutoire/ perlocutoire/ illocutoire et peut donc éviter, modérer, les coups et les blessures.

Il développe donc une compétence de communication avec ce parent associant le verbal et le paraverbal. Ainsi, du point de vue de l’enfant, on se situe du côté d’une variation dans le fonctionnement interactif dans lequel il lui est possible de s’emparer du langage, de l’acte de langage inversant l’acte juridique (...) posé c’est-à-dire en mettant à son tour l’autre dans une situation paradoxale développant une stratégie discursive d’adaptation : le compliment.

Par conséquent, la parole positive est la manifestation d’un écart culturel, social, affectif objectif car par cette parole, il peut entrer dans un contexte situationnel différent. Alors qu’il pourrait risquer d’étendre le fonctionnement de la situation de communication maltraitante à toutes les situations de communication, il ne le fait pas parce que le langage des tuteurs a une double détermination. Il perçoit une congruence entre ce qu’ils disent de l’autre et ce qu’ils font eux-mêmes dans leur situation de communication, il comprend ainsi que la situation de maltraitance détermine le langage de la maltraitance, et que le langage de la maltraitance détermine les situations vécues dans la maltraitance et non les autres. Parce qu’il peut comparer ce qu’il voit des situations des tuteurs mises en correspondance avec leurs paroles sur le parent, et ce qu’il voit des situations de maltraitance, il peut devenir un sujet dans cette histoire de maltraitance, c’est-à-dire comprendre qu’il n’est pas coupable.

Ainsi, l’écart objectif est et se manifeste dans le langage. La parole est positive parce qu’elle s’oppose à la parole maltraitante en cela qu’elle manifeste et crée du lien, elle construit une place d’enfant dans la société en conformité avec ce qui est attendu. L’enfant reçoit cette parole comme un acte de langage avec une force illocutoire différente de celle qu’il entend quotidiennement. Comment favoriser la résilience dans ce contexte, comment développer une parole positive ?

A la suite de l’intervention du psychiatre, favoriser une parole positive consistera, pour moi, à proposer aux professionnels de réfléchir sur la manifestation de l’écart, la construction d’historicité dans l’interaction verbale.

Dès lors que l’enfant a vécu une maltraitance psychologique, le professionnel doit savoir repérer ce qui dans l’interaction verbale constitue une menace, un reproche, un ordre pour l’enfant, ce qui constitue le fait qu’il va se sentir dévalorisé, dénigré, rejeté dans sa façon de parler. S’il est question d’idéologie gestionnaire au travail, il y a un risque de chosifier la relation car la situation de travail détermine la façon d’entrer en relation, de parler à l’autre. Or, le temps est un lien social, et entrer en relation, parler, prend du temps. L’habitus se construit dans l’histoire conversationnelle. L’historicité (De Gaulejac, 1987), devenir sujet de son histoire, se construit nécessairement dans l’interaction, par et dans le langage. De deux manières. Dans l’interaction verbale proprement dite et dans le travail de son histoire par le langage.

Lors des formations, des outils d’analyse de l’interaction verbale sont proposés car au même titre qu’il s’agit de développer une Attitude Authentiquement Affective (Tomkiewicz, 1999), il s’agit de développer une parole authentique : en tant que professionnel non seulement je pense ce que je dis mais je pense à ce que je dis. Dans l’interaction, pour favoriser la résilience, et la compétence de communication de l’enfant, le professionnel se doit d’analyser et sa position de locuteur et les réactions de l’enfant, car c’est dans l’interaction avec les autres qu’il apprend sa place de locuteur mais aussi d’acteur, il apprend le fonctionnement social de la parole, il repère les statuts et rôles de chacun. Ce lien social de la parole ne se concrétise que par l'application de certaines règles partagées, qui créent pour les interactants un système de droits et devoirs.

Ensuite, il est possible de proposer aux professionnels d’engager un certain nombre d’enfants dans une construction d’historicité s’appuyant sur la méthodologie des récits de vie (Abels, 1998). Le récit de vie, écrit ou oral, a ceci d’intéressant qu’il permet de produire du sens ; il a une valeur performative (Pineau, 2000). Enfin, il est possible d’utiliser les contes dans lesquels les enfants se re-connaissent.

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Le besoin de communiquer de l’enfant maltraité. Le rôle des puéricultrices.

Quel est le devenir d’un enfant maltraité ? Comment en tant qu’infirmière puéricultrice intervenir auprès des enfants qui ont subi une maltraitance ? Nombreuses sont les personnes maltraitées qui insistent sur l’importance d’un message positif qui leur a permis de résister et construire face à un tel traumatisme ; parmi ces personnes, certaines ont pu développer une compétence de communication pendant la maltraitance et chercher à en développer une après la maltraitance. Cette résistance et cette construction, le développement d’une compétence renvoient à la notion de résilience. Comment, dès lors, en tant qu’infirmière puéricultrice favoriser la résilience des enfants maltraités ?

Il s’agit de réfléchir sur la rencontre entre l’enfant et la professionnelle. La professionnelle doit pouvoir non seulement repérer et prévenir les risques de maltraitance mais aussi favoriser et soutenir le développement des compétences de communication de l’enfant, son besoin de communiquer. La professionnelle doit pouvoir développer un accompagnement dans lequel sa parole construit une image positive de l’enfant. La professionnelle en interaction verbale et non verbale avec l’enfant doit pouvoir développer, au delà de la relation d’aide, une relation interpersonnelle à travers une parole soignante, c’est-à-dire une parole authentique permettant ainsi de construire pour l’enfant un statut de personne humaine entrant dans la société des humains par le langage.


Sur ce thème des conférences ont été effectuées en 2004.

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Actions de formation dans le travail social : des pratiques langagières à la parole authentique

Quelle peut être la pratique d’intervention du linguiste dans la formation initiale et continue des travailleurs sociaux ? Quelle peut être la spécificité de son intervention lorsqu’elle s’insère dans un module de formation ou se fait en co-animation avec d’autres intervenants ?
Travailler avec les professionnels sur une parole authentique, c’est tenter de les engager vers

  1. le questionnement de leur discours professionnel (le cadre de référence sur lequel il s’appuie),
  2. une analyse de leur comportement en tant que locuteur humain d’une interaction verbale (la personne humaine, le sens se construisent dans l’interaction verbale),
  3. une analyse de la compétence de communication de l’enfant,
  4. un accompagnement de l’enfant en terme d’insertion dans des interactions multiples.

Chacun de ces points est à replacer dans une Attitude Authentiquement Affective ; c’est ainsi que mes interventions tendent vers le développement d’une éthique de la communication afin que les professionnels soient autant que possible des hommes et des femmes de paroles et des hommes et des femmes communicantes.

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Activités de Formation initiale et continue 

Actions de formation : Langage et maltraitance à enfants

o    Développement du langage et maltraitance
o    Compétence langagière, maltraitance et résilience
o    La communication avec les personnes vulnérables
o    Le sens de la parole éducative dans la résilience
o    Interactions verbales et construction du sens, de la relation interpersonnelle
o    L’apprentissage de l’enfant : l’insertion dans les interactions multiples
o    La notion de résilience et la notion d’historicité
o    Maltraitance et rôle des professionnels : l’accompagnement interactionnel
o    Relation d’aide, relation éducative et maltraitance


Public concerné (ANFH, Ecole de puéricultrices-Rennes, CNFPT) : personnels de crèches, halte garderie, centres de loisirs, aux auxiliaires de puériculture, infirmières puéricultrices, sages-femmes, infirmières enseignantes, cadres de santé enseignants, éducateurs, assistantes de service social.

Actions de formation : développement du langage

o    Le développement du langage dans le développement affectif et social
o    Des premiers gestes aux premiers mots
o    Les interactions avec l’enfant à l’hôpital : la notion de formats d’interaction
o    Langage et attachement
o    Maltraitance, résilience


Public concerné (Ecole de puéricultrices-Rennes) : infirmières puéricultrices

 

Actions de formation : la communication interpersonnelle

o    Le fonctionnement des interactions verbales
o    La relation sociale de civilité
o    Le langage comme travail : les pratiques langagières au travail
o    Le sens de la parole éducative : éthique du dialogue

Public concerné: aides-soignants, infirmiers spécialisés, enseignants, cadres de santé enseignants et autres.

Actions de formation : les écrits professionnels

o    La place de l’interaction avec l’usager dans les écrits professionnels,
o    Le jugement de valeurs dans l’écrit

Public concerné (CNFPT) : assistantes de service social, conseiller administratif, conseiller d’insertion


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Formation « Langage et travail social » auprès des éducateurs de jeunes enfants, des éducateurs spécialisés 

o    Socialisation langagière de l’enfant,
o    Langage et communication à l’âge pré-scolaire,
o    Acquisition du langage : du stade fœtal à l’âge de 8 ans,
o    Relation sociale de civilité,
o    Compétence de communication,
o    Fonctionnement des interactions verbales,
o    Gestion de l’interaction verbale avec les jeunes des banlieues ,
o    Devenir éducateur spécialisé, éducateur de jeunes enfants : les représentations,
o    Connaissances des différents discours : discours du sens commun, discours scientifique, discours professionnel

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Conférences

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OUVRAGES


2002. La Parole Émergente. Approche psycho-sociolinguistique de la résilience. Parcours théorico-biographique.

Titre complet: Michelle Van Hooland, 2002, La Parole Emergente. Approche psycho-sociolinguistique de la résilience. Parcours théorico-biographique, L'Harmattan, Paris, 271 pages. Numéro ISBN: 2-7475-2103-6.

La résilience est la capacité d’un individu à résister et construire face à un traumatisme. Ce livre en propose une approche inédite : en même temps qu’elle est définie comme une venue au langage, comme un passage du langage à la parole, le processus de construction est interrogé. Écrit par une linguiste, il est autant une réflexion théorique –psychosociolinguistique- que l’exposé biographique d’une résilience : la sienne.

L’auteure questionne deux événements traumatiques : la maltraitance et la maladie. Elle cherche à comprendre la survenue de la maladie alors qu’elle croyait avoir résisté pendant la maltraitance et construit pendant dix années après celle-ci. Pour construire sa résilience actuelle à travers l’écriture, elle revient sur la phase de construction face à la maltraitance pour l’identifier comme l’acquisition d’une compétence communicationnelle qui l’aurait érigée en sujet parlant. Construire après la maladie, c’est, pour l’auteure, se lancer à la recherche de sa parole aliénée au moyen d’une méthode d’investigation, l’auto-analyse, méthode exposée comme centrale à la résilience, pour faire émerger la parole.

Cet ouvrage prend de fait le risque de la parole ; de la parole sociale parce qu’il rend public des traumatismes personnels, parce qu’il tente de contribuer à déjouer les pièges de la stigmatisation. Il prend également le risque de la recherche de la parole aliénée, où dire est se construire, s’interroger, se dévoiler à soi-même. Il prend enfin le risque de la parole scientifique dans la mesure où il propose une conceptualisation de la résilience. 

Michelle Van Hooland (page 4 de couverture)

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2005. Psychosociolinguistique. Les facteurs psychologiques dans les interactions verbales, L’Harmattan, Paris, 2005.

Titre complet: Michelle Van Hooland, 2005 (ed.), Psychosociolinguistique. Les facteurs psychologiques dans les interactions verbales, , L'Harmattan, Paris, 208 pages. Numéro ISBN: 2-7475-8234-5.

Comment prendre en compte les facteurs psychologiques dans les interactions verbales ? Peut-on proposer une approche psychosociolinguistique pour appréhender les situations de communication telles que celles de la maltraitance, de l’entretien clinique et du recouvrement de l’ouïe chez l’enfant sourd ?
Si, comme l’affirme la sociolinguistique, la langue est éminemment sociale, prenant en compte la co-variance des phénomènes linguistiques et des phénomènes sociologiques, la question qui se pose est de savoir si la langue ne serait pas éminemment psychosociale et s’il n’y aurait pas une co-variance des phénomènes linguistiques et des phénomènes psychosociologiques. De même que les sociolinguistes ont posé l’existence de leur discipline parce qu’il y a des problèmes linguistiques qui intéressent la vie sociale de certaines communautés d’une manière tellement dramatique qu’ils mettent en cause leur propre existence, il semble que la psychosociolinguistique peut exister pour les mêmes raisons à savoir que l’individu peut rencontrer des problèmes linguistiques tels qu’ils mettent en jeu sa santé mentale, sa socialisation. La psychosociolinguistique reposerait sur la complémentarité dialectique du « psy » et du « socio ».


Sont ici présentés les textes discutés et questionnés à la première journée de recherche en Psychosociolinguistique. Dans la perspective interdisciplinaire dévolue au champ, le volume rassemble les interventions de Michelle Van Hooland, Cécile Bauvois, Jean Emile Gombert et les discussions de Nathalie Auger, Béatrice Fracchiolla, Claudine Moïse, Thierry Launay, Aude Bretegnier, Thierry Bulot, Catherine Loneux et Philippe Blanchet.

Michelle Van Hooland (page 4 de couverture)

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2005. La troisième personne. Maltraitance, Résilience et Interactions verbales, 2005, L’Harmattan, Paris.

Titre complet: Van Hooland M., 2005, La troisième personne. Maltraitance, Résilience et Interactions verbales. Analyse psychosociolinguistique de témoignages,  L’Harmattan, Paris, 343 pages. ISBN: 2-7475-8299-X

Tout n’est pas joué hors langage. C’est ce que veut nous montrer cet ouvrage sur la communication familiale maltraitante autrement dit sur la maltraitance psychologique vue sous l’angle de la communication verbale. Des enfants maltraités peuvent interpréter le message de l’adulte maltraitant et en produire un à leur tour, s’opposant au premier. Grâce à la parole d’une troisième personne, un professionnel, un ami, un voisin, l’enfant fait un travail d’interprétation c’est-à-dire d’évaluation et un effort conscient pour comprendre la maltraitance verbale dont il est l’objet et pour devenir un sujet communiquant. Situé dans des interactions verbales multiples, attaché à d’autres figures d’attachement, il peut résister et se construire dans et par le langage pendant la maltraitance. Grâce à un écart culturel, social et affectif objectif dans les manières de dire, d’interagir, de communiquer, l’enfant comprend la carte de l’abuseur. La rencontre avec des personnes bienveillantes crée une rupture culturelle dans le quotidien de la maltraitance psychologique.
Cet ouvrage s’appuie sur le recueil de témoignages de personnes résilientes ex-enfants maltraités. A partir de ces témoignages, il propose une analyse psychosociolinguistique de la communication maltraitante pour, d’une part, donner aux professionnels (de la santé, du travail social, de l’éducation, …) des éléments de réflexion et de compréhension, des outils théoriques et méthodologiques pour la rencontre avec des enfants maltraités, et d’autre part, ouvrir un champ de recherche inexploré dans les sciences du langage : la psychosociolinguistique de la communication, et ici la psychosociolinguistique de la communication maltraitante.

Michelle Van Hooland (page 4 de couverture)

La troisième personne

 

TABLE DES MATIÈRES

 

INTRODUCTION    7

CHAPITRE 1 HYPOTHÈSE ET MOYENS DE L’HYPOTHÈSE    13
1    LE POINT DE DÉPART DE L’APPROCHE PSYCHOSOCIOLINGUISTIQUE    13
1.1    LE CROISEMENT DE TROIS RÉFLEXIONS    13
1.2    « APPROCHE PSYCHOSOCIOLINGUISTIQUE DE LA RÉSILIENCE »    14
1.3    « ANALYSE CRITIQUE DU TRAVAIL LANGAGIER » ET PRATIQUES
DE FORMATION    16
1.4    UNE DOUBLE HYPOTHÈSE    17
1.5    EXPLICITATION DE L’HYPOTHÈSE DANS LE CHAMP DE LA MALTRAITANCE    23



2    LA RÉSILIENCE FACE AU TRAUMATISME DU LANGAGE :
UNE PISTE À EXPLORER    26
2.1    RÉSILIENCE ET MALTRAITANCE    26
2.2    FACTEURS LANGAGIERS ET PROCESSUS INTERPRÉTATIF DANS
LA RÉSILIENCE EN SITUATION DE MALTRAITANCE    38



3    APPROCHE PSYCHOSOCIOLINGUISTIQUE DE LA COMMUNICATION MALTRAITANTE    53
3.1    APPORTS ET MANQUES DES THÉORIES DU LANGAGE    53
3.2    PROPOSITION THÉORIQUE : LA PSYCHOSOCIOLINGUISTIQUE DE LA COMMUNICATION    58



CHAPITRE 2 L’ÉVALUATION DE LA COMMUNICATION VERBALE MALTRAITANTE    67
1    LA COMMUNICATION VERBALE EN SITUATION DE MALTRAITANCE : UNE SITUATION DE STRESS    67
1.1    LA NÉCESSAIRE PRISE EN COMPTE DES FACTEURS « PSY » DANS
L’INTERACTION VERBALE    67
1.2    LA PERCEPTION DU STRESSEUR OU DE L’ADULTE MALTRAITANT    74



2    L’ÉVALUATION À PARTIR DE LA COMPARAISON DES TROIS
NIVEAUX DE CONTEXTE    121
2.1    LES COMPOSANTES DE BASE DE L’INTERACTION VERBALE : APPRENDRE
SA PLACE    121
2.2    PARTICULARITÉ DU SECOND NIVEAU DE CONTEXTE OU
L’INTERACTION VERBALE    136
2.3    INTERPRÉTATION DE LA RELATION INTERPERSONNELLE DANS LE SECOND NIVEAU DE CONTEXTE    169



3    MÉCANISMES DE DÉFENSES COMMUNICATIONNELLES    197
3.1    DÉFENSES ÉMOTIONNELLES    197
3.2    RÉTRÉCISSEMENT DE LA CONSCIENCE INTERSUBJECTIVE    200



CHAPITRE 3 LA STRATÉGIE DISCURSIVE D’ADAPTATION    201
1    UNE STRATÉGIE DISCURSIVE D’ADAPTATION : L’EFFORT
CONSCIENT DE RÉSISTANCE ET DE CONSTRUCTION    201
1.1    PRINCIPES DE L’ADAPTATION DISCURSIVE    201
1.2    LA POSSIBLE ADAPTATION    203
1.3    LE TRAVAIL DE L’ENFANT MALTRAITÉ SUR L’ILLOCUTOIRE    209



2    L’ENCHAÎNEMENT INTERLOCUTOIRE    219
2.1    L’ENCHAÎNEMENT ILLOCUTOIRE / PERLOCUTOIRE    219
2.2    ILLOCUTION / PERLOCUTION DE L’ENFANT ET/OU PERLOCUTION
DE L’ADULTE    220
2.3    ILLOCUTION DE L’ADULTE / ILLOCUTION DES TUTEURS    220
2.4    ILLOCUTION DE L’ADULTE/ PERLOCUTION DE L’ENFANT :
LA NON-RÉPÉTITION    222
2.5    ILLOCUTION DU PARENT/ ILLOCUTION DE L’ENFANT    223



3    LES STRATÉGIES DISCURSIVES OU LE SCHÉMA DE LA COMMUNICATION INVERSÉE    224
3.1    UNE CONDUITE LANGAGIÈRE    224
3.2    STRATÉGIE IDENTITAIRE    225
3.3    STRATÉGIES RELATIONNELLES    226
3.4    S’OCTROYER LE DROIT À LA PAROLE    227
3.5    LE SCHÉMA DE LA COMMUNICATION INVERSÉE    231
3.6    SYNTHÈSE DE LA COMMUNICATION INVERSÉE    247



CHAPITRE 4 LE RECUEIL DE TÉMOIGNAGES    251
1    PRINCIPES FONDAMENTAUX    251
1.1    LE RESPECT    251
1.2    DES TÉMOIGNAGES    251
1.3    DES PERSONNES RESSOURCES    255
1.4    LA DISTANCE DU CHERCHEUR    259



2    LA MÉTHODE DE RECUEIL    262
2.1    LES RENCONTRES ET LEUR ORGANISATION    262
2.2    POINTS DE MÉTHODE    263
2.3    L’APPROCHE THÉMATIQUE    268



3    LES OUTILS D’ANALYSE : LA DISTINCTION ENTRE
L’EXPÉRIENCE ET L’HISTORICITÉ    283
3.1    L’EXPRESSION DISCURSIVE DE L’EXPÉRIENCE CONCRÈTE
ANTÉRIEURE    283
3.2    L’EXPRESSION DISCURSIVE DE L’HISTORICITÉ    290



CHAPITRE 5 PROPOSITIONS POUR UNE PAROLE POSITIVE    295
1    ÉLÉMENTS DE PROPOSITIONS POUR UNE PAROLE POSITIVE    295
1.1    LE TRAVAIL LANGAGIER : LA RENCONTRE ENTRE
LE PROFESSIONNEL ET L’ENFANT    295
1.2    LA RENCONTRE OU L’HISTOIRE DU PETIT PRINCE    297
1.3    LA PAROLE DE L’ENFANT    301



2    ÉLÉMENTS DE L’INTERACTION VERBALE    302
2.1    LA RELATION QUI S’INSTAURE VIA L’ÉCHANGE VERBAL    302
2.2    UN TYPE D’INTERACTION VERBALE : LA CONVERSATION OU
LE BESOIN DE COMMUNIQUER    304
2.3    LES ACTES RITUELS    307



3    LA QUESTION DE L’ACTIVITÉ OU ENGAGER L’ENFANT DANS UN TRAVAIL INTERACTIONNEL    310
3.1    LE TRAVAIL DU PROFESSIONNEL SUR SON DISCOURS    310
3.2    LE TRAVAIL DU PROFESSIONNEL SUR LE DISCOURS DE L’ENFANT    319

CONCLUSION    327


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2006. Maltraitance communicationnelle. L'histoire communicationnelle dans les récits d'enfance maltraitée. Paris: L'Harmattan, 302 pages.

La maltraitance communicationnelle est la partie visible de la maltraitance psychologique. Elle est définie, à partir des récits d’adultes ex-enfants maltraités, selon deux aspects : le fonctionnement communicationnel familial maltraitant et les manières de réagir développées par l’enfant maltraité pour faire face à ce fonctionnement. Ces deux aspects constituent l’histoire communicationnelle de l’adulte et de l’enfant ayant vécu une situation de maltraitance. Aborder la maltraitance communicationnelle selon ce concept d’histoire communicationnelle constitue un enjeu pour l’intervention : d’un côté, il favorise le repérage, de l’autre, il invite les professionnels à envisager dans leur accompagnement de l’enfant maltraité le travail d’interprétation et donc les compétences communicationnelles de cet enfant.
Cet ouvrage constitue un véritable outil pour les professionnels de l’enfance (médecins, psychologues, professionnels du travail social et du soin). Tout d’abord, il présente trois niveaux d’analyse du fonctionnement communicationnel familial maltraitant : la situation de communication avec la distorsion du rapport à l’espace et au temps, l’organisation de la communication (Qui parle ? À qui ? Comment ?) et la construction de la relation via l’usage du langage (usage du prénom, du surnom, d’insultes). Ensuite, il propose une approche de la maltraitance non pas en terme de retards ou de troubles du langage mais en terme de compétences communicationnelles et précisément de conduites communicationnelles d’ajustement de la part de l’enfant maltraité.


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Chercheure associée

Chercheure associée au PREFics (EA3207/UMR 8143) Rennes 2 (France)  Université Européenne de Bretagne.
Domaines de recherche donnant lieu à des communications scientifiques: psychosociolinguistique de la résilience, maltraitance et compétence de communication, analyse du langage au travail en tant qu'objet et moyen de dé/construction et de dé/socialisation, analyse du discours en situation de travail.

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Michelle Van Hooland, 2008 ©